Y aurait-il un tabou quant au mot « problème » ?
Tant de gens semblent vouloir l’édulcorer dans les conversations :
- J’ai un souci…
- Dans cette histoire, le souci est que…
- Pas de souci !
Et quand les problèmes sont à charge d’une mauvaise gestion par les pouvoirs publics, le mot est également délicatement substitué. Dans la presse, on parle désomais obligatoirement de « couacs » (pour la campagne de vaccination, l’organisation d’un événement, la communication, la gestion de la rentrée scolaire…)
Vous avez un problème avec le mot « problème » ?
Ah, si, il y a une exception. Quand un gars a des intensions agressives (par exemple un automobiliste qui a compris que tu l’as vu commettre une infraction et qui est prêt à en découdre), il lancera l’inévitable : « Qu’est-ce qu’il y a, t’as un problème ? » d’un ton provocant. Ben, non, justement, ou alors, si, un problème, plus exactement un gros coup de cafard de voir tant de glissements sémantiques, mais, cher monsieur qui m’invectivez, j’ai peur que les conditions ne soient pas réunies pour avoir un débat serein avec vous, alors je me replie humblement et je vous réponds : « Non, pas de souci ! »