Godwin. Faisons le point !

Voilà un débat bien sensible.

Certains parlent du point Godwin tandis que d’autres parlent d’un point Godwin. (*)

Dans le premier cas, il s’agit de dire que le point Godwin est le point de non-retour dans une discussion. Une sorte de palier. Lorsque la discussion s’envenime, un participant à court d’arguments commence alors à essayer de discréditer son adversaire et le compare avec l’action des Nazis (ou bien se lance dans des tirades comme : « Avec ce que vous proposez, ça revient à permettre d’exterminer toute une population »). Et on sait qu’à partir de ce point, toute poursuite de la conversation est vaine, c’est quasiment impossible d’avoir un débat serein et intelligent. Honte alors à celui qui le premier « a atteint le point Godwin », il est considéré comme le perdant moral de cette discussion.

Dans le second cas, les choses sont un peu différentes. On a toujours une discussion qui s’envenime et une référence plus ou moins franche aux atrocités nazies. Mais dans ce cas, on estime alors que la personne qui s’est avancé sur ce terrain « a gagné un point Godwin ». Je ne sais pas s’il existe des compétitions mais tout porte à croire que l’on peut gagner plusieurs points Godwin au cours du même débat, l’adversaire pouvant en gagner aussi. Mais les points Godwin, c’est comme les cartes au jeu de Mille Bornes, le but est d’en avoir le moins possible. Celui qui a eu plus de points Godwin que son adversaire est le perdant moral de la discussion.

L’abréviation du point Godwin est tout naturellement… le point G. C’est-à-dire le point de Gräfenberg. Ce gynécologue était non seulement allemand mais juif, et il a précisément dû fuir l’Allemagne pour se réfugier aux États-Unis en 1940. L’histoire ne dit pas si les épouses des dignitaires du IIIe Reich étaient très portées sur les plaisirs obtenus par la découverte des vertus du point G, sans doute que leurs maris étaient trop occupés à mener la guerre et organiser les camps, et puis… aïe, je pense qu’on s’aventure sur les terres très dangereuses du ou des points Godwin, donc restons-en là.

(*) On est d’accord qu’utiliser les catégories « certains » et « d’autres » sans fournir aucune source sérieuse, c’est très mauvais, mais je vous ferai poliment remarquer que Goebbels lui aussi reprochait ça aux gens, alors ne commencez pas.

Le téléphone pleure

Sacré Claude François.

Ce dialogue au téléphone est archi-connu, mais parfois on se prend à rêver que la petite Frédérique eût eu plus de répartie.

« Dis-lui que j’ai mal, si mal depuis 6 ans. Et c’est ton âge, mon enfant. »

  • Ah non, moi j’ai 5 ans et 3 mois. Donc ça fait très exactement 9 mois de différence. Hé, 9 mois ! NEUF MOIS ! Ça va, tout le monde a compris ton allusion pas très subtile, là ?
  • Ah non, moi j’ai 5 ans. Donc ça fait pile un an de différence, bien plus que le temps d’une grossesse. Ton histoire que tu serais mon père, ça ne tient pas la route une seconde, alors dégage, sale con.
  • Je ne t’entends pas, je passe dans un tunnel. Un peu comme toi avec ma Maman toute nue (ça tombe bien, car je te rappelle qu’elle est dans son bain)
  • Déjà, comment tu connais mon âge, toi ? Attends que j’apprenne à écrire et ensuite je vais faire une plainte à la CNIL de suite, là.
  • Ah non, moi j’ai 5 ans. Et donc je suis mineure, je te rappelle. Ça ne va pas la tête ?
  • Tu as mal depuis 6 ans ? Tu as pensé à aller voir un docteur ? Tu devrais, hein.
  • Je ne t’ai pas dit mais même si je n’ai qu’une signature sur mon carnet, Maman s’est récemment mise en couple avec un boxeur. Et quand tu dis que tu as mal, tu n’as encore rien vu, là.
  • Vous avez demandé la police, ne quittez pas.

Bulletin météo

Ce matin, les averses succèderont à la pluie continue.
À quelques ondées près, le temps sera sec, sous la bruine et le crachin.
Après ce déluge, les intempéries reprendront de plus belle, entrecoupées de quelques pluvieuses éclaircies.
Un orage assorti de pluies verglaçantes et d’éclairs se dressera ensuite dans le ciel. Le spectacle sera féérique.
Vous espériez vous dorer la pilule au Brésil. À une lettre près on y était, sauf que c’est grésil.
Des trombes d’eau s’abattront ensuite, idéal pour l’arrosage des plantes, profitez-en, c’est gratuit.
L’espoir d’un temps ensoleillé sera minimisé par un ciel complètement couvert.
Bonne nouvelle néanmoins : en fin de journée la pluie s’arrêtera enfin… pour faire place aux chutes de grêle.

Mon CV

On m’a souvent demandé de décrire mon parcours. Alors voilà, je vous livre un petit peu ma biographie, au moins pour son aspect professionnel.

J’étais dans une banque, je m’occupais de virer l’argent sur les comptes. Malheureusement, c’est moi qui ai été viré.
Puis j’ai été engagé dans une fabrique de mines antipersonnelles. Un travail d’arrache-pied.
J’ai vendu des abris pour chiens mais on en vendait peu, c’est un marché de niche.
J’ai travaillé ensuite deux ans dans une distillerie, mais ça me saoûlait.
Une expérience intéressante dans le secteur de la seconde main, mais bon, c’était une autre époque. Tout cela a été récupéré depuis.
Je me suis ensuite retrouvé dans un laboratoire d’analyses en proctologie. Dès le premier jour, j’ai senti que ça puait, et très rapidement j’ai voulu changer d’air.
Où je souhaiterais travailler à présent ? L’industrie de la literie. Ça, ce serait mon rêve.

Variations sur une chanson connue

À chaque écoute c’est pareil, on a envie de changer le scénario. Parce que, bon, les habitudes, hein…

  1. Je me lève
  2. Je te bouscule
  3. Tu tombes du lit
  4. Oups
  1. Je me lève
  2. Je te bouscule
  3. Tu ne te réveilles pas
  4. Car tu es morte
  1. Je me lève
  2. Je te bouscule
  3. Tu m’engueules car ça ne se fait pas de te bousculer alors que tu voudrais dormir et que tu en as marre que je te bouscule car, bon, c’est toujours la même chose, et que c’est normal que tu es fatiguée car c’est toi qui fais tout dans cette maison et que je moi je ne fais jamais rien pour t’aider, mais non, monsieur préfère me bousculer et après il va dire que c’est moi qui suis de mauvaise humeur et que c’est de ma faute.
  4. Comme d’habitude
  1. Je me lève
  2. Je me masturbe dans le lit
  3. Tu ne te réveilles pas
  4. Ouf
  1. Je me baigne
  2. Je change l’ampoule
  3. Je ne me réveille pas
  4. Comme d’habitude
  1. Tu te lèves
  2. Et tu me bouscules
  3. Je ne me réveille pas
  4. Gros fainéant

Petites annonces

À vendre

  • Deux objets en forme de cœur, suite chagrin d’amour.
  • Paire de chaussures. Seconde main.
  • Soucoupe volante peu servi et encore en très bon état. Moteur cryogénique à fission différée, vitesse 35 parsec/jour en vitesse de croisière. Tous les caissons d’hibernation fonctionnent, moteur de stabilisation à réviser. Visible sur Alpha 4 dans le système sol 5. Curieux ou plaisantins s’abstenir.
  • Encyclopédie des fromages, en trois tomes.

À donner

  • Vêtements pour bébé. État neuf, jamais servi, cause décès.
  • Chaussure gauche, jamais servie. Motif : je n’ai pas réussi à voler la droite.

Recherche

  • Machine à laver ou femme aimant faire la lessive.

Échange

  • Virus Covid-19, cause double emploi. Échangerais volontiers contre celui de la variole du singe.

Rencontres

  • Pervers narcissique cherche nouvelle victime pour relation toxique.

Perdu

  • Chien d’aveugle, sage et bien dressé. Je ne sais pas à quoi il ressemble.

Les Grecs de l’Antiquité, ils étaient comment ?

On s’imagine tellement facilement que les peuples d’antan étaient composé de tellement de gens brillants.

Forcément, la Grèce – prise au sens large – qui nous a donné des philosophes (et même le mot « philosophie »), la mythologie grecque, des statues, une architecture, qui a rayonné loin en Orient via Alexandre le Grand, cette Grèce-là elle avait sacrément de la gueule. Nul doute que cette contrée fourmillait d’esprits savants, de philosophes, de sages, d’érudits en tous genres.

Un petit parallèle avec notre monde moderne. La plus grande superpuissance des 100 dernières années, ça reste quand même les USA. Or, nous connaissons bien ce pays : si on y trouve des instituts de recherche et de technologie à la pointe, on sait aussi qu’ils ont un grand nombre de crétins incultes, qu’ils affectionnent la malbouffe et l’abrutissement par les médias. Alors oui, pour un grand pays, une grande population, c’est sans doute inévitable, mais il faut dire que ça casse bien l’image de super-puissance. Un grand classique sur le web, ce sont ces vidéos où on pose des questions de culture générale à des Américains pris au hasard dans la rue, voire même de leur demander de placer leur pays sur une carte du monde, vous en déprimerez de rire.

On peut même se risquer à penser que la proportion d’Américains brillants par rapport à la catégorie décrite ci-avant fait très nettement pencher la balance vers le bas et que le niveau moyen n’est vraiment pas joyeux.

Pour toutes ces raisons, on peut donc se dire que du temps des grands philosophe grecs, il est probable que dans la population grecque normale il y avait pas mal d’imbéciles.

Les mots importés

Amis francophones,

En général vous râlez souvent que le français assimile trop de mots anglais, que cela nuit à la « pureté » de la langue, qu’il est le plus souvent possible de les remplacer par de très jolis mots français (pour prendre un exemple de 1995, pourquoi dire pin’s alors qu’on pourrait utiliser épinglette, ce qui est très moche, mais au moins ça vient de chez nous).

Alors, certes mais que pensez-vous de tous ces mots anglais qui figurent dans la langue depuis des lustres ? Parmi tous ceux-ci, qui n’ont pas attendu la vague technologique des « dot-com » pour arriver dans notre dictionnaire.

Exercice amusant si vous avez une personne anglophone dans votre entourage : prononcez n’importe lequel de ces mots et comparez avec sa façon à elle, vous risquez d’être horrifiés.

  • baby-foot
  • best-of
  • boiler
  • building
  • bulldozer
  • un corner
  • caterpillar
  • Connecticut
  • corned beef
  • cutter
  • dragster
  • fish sticks
  • freezer
  • gangster
  • gas-oil
  • General Motors
  • gentleman
  • Greenwich
  • hamburger
  • handball
  • hi-fi
  • Internet
  • knock-out
  • Levi’s
  • love story
  • Lucky Luke
  • merchandising
  • McDonald’s
  • Microsoft
  • mustang
  • Pearl Harbour
  • pitt-bull
  • pull-over
  • revolver
  • soul music
  • Spiderman
  • sweat-shirt
  • tie-break
  • underground
  • uppercut
  • US Open
  • water closet
  • weight watcher
  • Wimbledon
  • 22 long rifle

Dans une prochaine chronique, nous aborderons également les mots empruntés à d’autres langues que l’anglais, tels que bunker, Groenland ou vasistas, et qui sont également revêtus d’une prononciation pour le moins originale.

Un quasar brillant

Un petit peu d’astronomie. Un quasar (mot anglais pour dire quasi-stellar astronomical radiosource en un peu moins de lettres) est la région compacte entourant un trou noir supermassif au centre d’une galaxie massive. Bref, un quasar, ça porte bien son nom, ça ressemble à Cæsar et ça désigne quelqu’un d’important. Pense à la plus grande planète qui te vienne à l’esprit, imagine à présent le soleil capable de la faire tourner autour d’elle, puis tout le système solaire qui va avec. Si tu veux représenter l’étendue de l’objet en tendant tes bras, il faut déjà y aller très fort. Alors une galaxie, n’en parlons pas. Donc, un « machin dans le ciel » capable d’englober toute une galaxie, honnêtement ça force le respect.

Le plus proche se trouve à quelque 600 millions d’années-lumière. Qu’il reste bien à distance ! Ça m’embêterait s’il décidait de venir nous avaler d’un coup, j’ai encore un livre à terminer et j’aimerais vraiment connaître la fin. (Et quelques livres à colorier aussi mais ça, on en parlera une autre fois.)

Des quasars, on en a trouvé pas mal avec les différents téléscopes, apparemment plus d’un million, voire 2 à 3 millions par déduction, au départ d’analyses de photos de l’Univers.

Et on en a découvert seulement très récemment un nouveau. Il a été baptisé SMSS J052915.80–435152.0 mais vous pouvez aussi l’appeler QSO J0529-4351, il ne se vexera pas. Il est bien au-dessus de tout ça lui, car lui c’est vraiment la star (*), le boss, le capo di tutti i capi comme on dit en Sicile… Et surtout il cumule les records : 17 milliards de fois plus grand que notre soleil, il brille 500 000 000 000 000 fois plus que le soleil. J’ignore s’il faut mettre de la crème à quasar et comment on calcule l’indice de protection dans ce cas mais si vous y allez, je vous conseille au moins de mettre un chapeau.

La première question est évidemment celle-ci : si ce quasar est vraiment l’objet le plus grand et le plus brillant qu’on ait jamais aperçu, comment se fait-il qu’on ne l’avait pas encore repéré jusqu’à maintenant ?

Un premier élément de réponse : il habite assez loin. 12 milliards d’années-lumière nous séparent, il faut donc quand même de bons yeux pour l’apercevoir. Et aussi, il détient le record du quasar ayant la croissance la plus rapide. On sait comment ça se termine : dès qu’on parle de croissance, tous les financiers de la planète vont commencer à s’y intéresser, et là, c’en est fini pour lui. Ave Quasar, sic transit gloria mundi

(*) Un jeu de mots s’est caché ici, attention c’est vraiment très dur.