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Apprenez à les distinguer

Un peu de vocabulaire politique.

Si c’est une passion gentille, on dira les amateurs de quelque chose (ça peut être le vin, un sport, bref en général ce n’est pas bien méchant).

Pour les ridiculiser un peu, on accentuera en parlant de fanas de ceci ou cela. Eh oui, c’est l’abréviation de « fanatiques » et ça laisse entendre qu’ils ne sont pas des gens très équilibrés mentalement. Les fanas de tuning, c’est presque des fadas, en quelque sorte. Dans le même genre, les aficionados, ça fait toujours aussi son petit effet pour désigner des gens comme une bande de guignols.

Mot à double tranchant, on peut aussi parler d’adhérents d’une cause. Si on parle d’adhérents à un concept, c’est quasiment toujours pour en dire du mal. Mieux encore, utiliser le terme d’adhérents à la théorie de ceci ou de cela, c’est quasi toujours pour s’en démarquer et les présenter comme des abrutis qui ont une fois de plus gobé n’importe quoi.

Quand on touche à des causes politiques et qu’on veut présenter cela sous un jour positif, alors nous parlerons de militants. C’est un terme volontiers adopté par les militants eux-mêmes, un peu comme les défenseurs de la cause de quelque chose.

Par contre, quand leur combat nous déplaît, alors nous les qualifierons de préférence d’activistes. Là, on commence avec les mots en -iste, une catégorie qui rime avec tellement de mots chargés (extrémistes, islamistes, terroristes, cyclistes…). Les activistes sont potentiellement dangereux pour les braves gens.

Les anti- quelque chose, c’est toujours bon aussi, et c’est souvent utilisé de manière péjorative car ça les range aux côtés du Schtroumpf Grognon, celui qui n’aime rien et rouspète tout le temps. Les groupes américains anti-avortement ont bien compris que ça les desservait et se sont rebaptisés « pro-life ». Attention évidemment, car être antivax, antispéciste ou antifa, ce n’est pas du tout la même chose.

À ce train-là, on peut déjà passer une première frontière et désigner par terroriste toute personne qui brave l’autorité de l’État ou un quelconque symbole étatique (au motif que s’attaquer à une nation est peu ou prou le moyen de définir le terrorisme). C’est un beau mot fourre-tout car il permet de disqualifier immédiatement l’autre et de justifier son exclusion ou toute persécution à son encontre.

Que reste-t-il encore après ça ? Ah oui, extrême ceci ou ultra cela, et d’ailleurs on lit de plus en plus souvent d’articles se demandant lequel des deux mots est le plus… extrême. Bref, on n’a pas encore vu le bout de la liste…

Wikipedia – Les anciens et les modernes

L’intérêt d’une encyclopédie, c’est de garantir une certaine cohérence de style.

On trouve un véritable style encyclopédique pour les articles de Wikipédia relatifs à des grands événements de l’Histoire ou ceux relatant la vie des grands de ce monde, surtout ceux des siècles précédents.

A contrario, les utilisateurs qui écrivent sur les sujets d’actualité tendent parfois à oublier qu’ils rédigent une encyclopédie. Alors, la plume dérape et se met à singer naturellement le style et les expressions de la presse quotidienne ou sportive, où on s’émerveille si facilement de détails éphémères pour remplir son papier, quand ce n’est pas celle des magazines télé.

Imaginerait-on des articles comme suit ?

La Tour Eiffel

Style classique
Elle est inaugurée par Gustave Eiffel le 31 mars 1889.

Style moderne
L’inauguration en grande pompe a lieu le dimanche 31 mars 1889 à 12h10, en présence d’une délégation ministérielle abondante et d’une foule venue nombreuse malgré la légère pluie de ce début de printemps, certains arborant des drapeaux français. Un cortège d’enfants, parmi lesquels certains se retrouveront mobilisés pour la Première Guerre Mondiale à peine 25 ans plus tard, est également de la partie. Prenant la parole en premier, le Président du Conseil, Émile Chautemps déclare d’un ton solennel : « C’est un grand jour pour Paris. » Il cède ensuite la parole à Gustave Eiffel, le génial architecte et concepteur de l’édifice majestueux, qui, la voix émue, prononce à son tour : « Je suis content, c’est un bien bel ouvrage, dont nous pouvons être fier. » L’orchestre entame ensuite la Marseillaise alors que les personnalités présentes coupent le ruban à 13h04 précises.

Napoléon Bonaparte

Style classique
Napoléon meurt à l’âge de 51 ans, le 5 mai 1821, des suites de sa maladie.

Style moderne
Napoléon rend son dernier souffle le 5 mai 1821 à 17h41. L’information fut rendue publique dès le lendemain par ses proches, qui déclarèrent par voie de communiqué : « Nous sommes dévastés par la triste nouvelle du décès de Napoléon Bonaparte. Nous perdons un parent, un ami très cher, un fils, un père de famille, un oncle… Napoléon était un champion, un gagnant, un phare qui brillait de mille feux. Nous avons le cœur brisé et nos prières accompagnent la famille, les amis et tous ceux qui, de près ou de loin, l’ont connu. » À l’annonce de sa mort, plusieurs centaines de citoyens français se réunissent pour participer à une veillée. Les témoignages de sympathie affluent des quatre coins de l’Europe de dirigeants et de citoyens tenant à lui rendre hommage. De nombreuses cérémonies commémoratives sont menées à travers le pays.

Le sport

Style classique
Il fait partie de l’équipe du Brésil victorieuse de la Coupe du monde en 1958, où il n’a joué que quelques minutes.

Style moderne
Ses bonnes performances en club éveillent l’intérêt du sélectionneur national. Le 17 avril 1958 il apprend sa sélection pour figurer dans l’équipe qui s’envolera pour la Coupe du monde, événement-phare s’il en est, afin d’y affronter les autres nations. Bien que non-titulaire, il prend son mal en patience et sa persévérance paiera lorsque Santos da Silva sort sur blessure à la 87e minute du match contre la redoutable équipe d’Union soviétique et qu’il fait son apparition sur le terrain en remplacement du titulaire blessé. Il réussit une bonne première touche de balle et délivre une bonne passe latérale, malheureusement mal négociée par son coéquipier qui laisse filer le ballon en touche. Il déclarera par la suite que de pouvoir fouler le terrain sous le maillot auriverde, qui plus est pour un match de Coupe du monde, était la plus belle chose qui lui soit jamais arrivée, et qu’il dédie cet événement à sa famille, qui a toujours su croire en lui.

Les œuvres de fiction

Style classique
Le petit chaperon rouge rencontre le loup, le loup mange la grand-mère, se déguise et mange le petit chaperon rouge. Arrive un chasseur qui tue le loup. Le petit chaperon rouge et la grand-mère en ressortent saines et sauves.

Style moderne
Le petit chaperon rouge rencontre le loup. Le loup se dirige vers la maison de la grand-mère. Mais le petit chaperon rouge parviendra-t-elle à déjouer le piège tendu par le loup ?