Author Archives: ADLB

Un peu de grammaire

Quelques constructions de phrases me laissent songeur

  • Le feu était éteint. Par définition, un feu brûle. Éteint, ce n’est plus un feu. Dans le même ordre d’idées, où est passé ton poing lorsque tu ouvres la main ?
  • Je connais une personne machiste, elle bat sa femme. Le mot « personne » est du genre féminin, même pour un homme… et même pour un macho. Bon, cette figure de stye s’appelle une sylepse.
  • La télévision marche. Pourtant, elle n’a pas de pieds, même si elle casse souvent les notres.
  • Notre bébé marche depuis 6 mois. Fichtre ! À l’heure qu’il est, il doit se trouver à au moins 500 km de la maison, à force de marcher.
  • Pour se défendre, les forces militaires ont utilisé des missiles antiaériens. Bonne idée pour se défendre contre l’air, mais des missiles anti-avions ou anti-missiles n’auraient-ils pas été plus indiqués ?

Tous à poil à l’aéroport ?

Pour bien commencer l’année, un petit passage par l’aéroport.

Il y a une vingtaine d’années, j’avais toujours un couteau suisse dans la poche (c’est super pratique), je le tendais aux gardes de sécurité, et on me le rendait avec le sourire en me souhaitant bon voyage.

Aujourd’hui, avec une mini-bouteille de 125 ml d’eau je suis considéré comme un dangereux terroriste.  L’interdiction des liquides dans les avions est l’illustration la plus criante de la paranoïa absurde.  Et comme désormais elle fait la fortune des aéroports, via les loyers payés par les magasins qui vous vendent l’eau au prix du champagne en zone contrôlée, on a désormais un lobby bien implanté pour ne plus jamais revenir en arrière.
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Encore une réunion pour rien

** MEMBERS ONLY **

Réunion dans la clandestinité, encore.  En bref, on a parlé des comptes, de la prochaine campagne médias, et on cherche un nouveau logo pour les gars de l’AFFFPT.

Bob est de retour, avec des textes désopilants (attention, c’est pas pour toutes les oreilles).  Pour les obtenir, c’est par le mécanisme habituel.

Pour savoir la suite du programme, prenez votre règle à calcul : 42+7 et le sel vaut 10 pour la prochaine réunion.

Refaire une ville à l’ancienne ?

Étrange manie que de vouloir mettre des pavés à l’ancienne et de vieux lampadaires du XIXe siècle dans la ville contemporaine.

Oui, évidemment, c’est joli pour recréer l’ambiance de l’époque, mais :

  • Les panneaux de signalisation routière, les feux tricolores, les marquages routiers et bien évidemment les bagnoles aux formes arrondies et de toutes les couleurs, ça dénature quand même pas mal.
  • Les gens habillés en jeans, qui font des selfies, sur un décor ancien, c’est moyen également.

Bref, l’idée est louable mais le mélange est un peu de mauvais goût.  Et loin de moi l’idée de réclamer une ville moderniste qui renierait son passé.

Pauvre Monsieur de la Palice !

Imaginez ce brave Monsieur de La Palice, qui dès le matin entamait une série de phrases dans son style si particulier :

  • « J’ai passé une bonne nuit parce que j’ai bien dormi. »
  • « Si je dis que mon café est bon, c’est parce qu’il a bon goût. »
  • « Demain, le temps sera pluvieux, et je serai plus vieux moi aussi. »

On compâtit, en imaginant le calvaire de ses domestiques et de ses proches, forcés de l’écouter annoner des évidences à longueur de journée tout en se demandant s’il n’était pas un peu djoum djoum.

Et pourtant, Monsieur de La Palice (1470–1525) n’a jamais proféré de lapalissade de sa vie.  Il fut en réalité un vaillant combattant, dirigeant plusieurs armées au cours des guerres d’Italie, notamment pour compte de François Ier.  C’est une erreur de recopiage d’un mot dans un texte en son honneur qui a transformé une jolie phrase en une tautologie niaise.  Depuis lors, pour la plupart de nos concitoyens, Monsieur de La Palice personnalise les affirmations pléonasmiques et l’ensemble des phrases qui fournissent une explication sans rien nous apprendre de neuf.

Il s’agit dès lors de rétablir la vérité et de lui rendre cet hommage posthume (et c’est parce qu’il est mort qu’on peut lui rendre un hommage posthume).

Finis ma phrase !

OK, le jeu continue ici, et on ajoutera au fur et à mesure.

  • Le gangster a descendu … les poubelles
  • Le général a commandé … une choucroute
  • Le commissaire a arrêté … de boire du whisky
  • Le top-model a posé … son livre sur la table
  • L’avocat a défendu … à son fils de sortir le soir
  • Le chirurgien a opéré … une fameuse reconversion dans l’immobilier Continue reading

La bière est-elle féminine ?

(DISCLAIMER : toute forme d’humour risque toujours de déplaire à des personnes qui prennent tout au premier degré comme si c’était dirigé contre elles.  Prière de ne pas taper, car quiconque nous connait sait qu’on plaisante autant sur les hommes que sur les femmes.)

Le week-end dernier, avec quelques potes, on discutait de choses et d’autres lorsque l’un d’entre nous nous sort : « Hé les gars, j’ai lu quelque part qu’il y avait des hormones femelles dans la bière ! »

Vu qu’on est un peu scientifiques dans l’âme, on a décidé de vérifier la véracité de ces propos.  Du coup, on a vidé une dizaine de packs, dans l’intérêt de la science bien sûr.  Le résultat de cette expérience in vivo fut stupéfiant :

  1. On avait tous pris du poids.
  2. On parlait beaucoup pour ne rien dire.
  3. On éprouvait des difficultés à conduire correctement.
  4. Il nous était impossible de tenir un raisonnement simple.
  5. On refusait obstinément de reconnaître qu’on avait tort, même lorsque c’était évident.
  6. Et pour couronner le tout, on allait pisser toutes les 5 minutes, tous ensemble en plus !

Je pense qu’il est inutile de pousser l’expérience plus loin, il y a bien des hormones femelles dans la bière.

Je veux bien faire des efforts mais…

En cette période du Salon de l’Auto, on reparle évidemment des dommages multiples causés par ce moyen de transport, mais aussi sur les voitures électriques, qui, à défaut de résoudre structurellement le problème, améliorent déjà la question du bruit et de la qualité de l’air (et rien que pour ne pas filer le cancer aux gosses, c’est déjà ça de pris).

Comme d’habitude, les gens viennent soulager leur conscience à coups de « promis, ma prochaine voiture sera électrique… enfin, je veux dire : la prochaine après celle que je vais acheter cette année. »  Et pour craquer alors pour un modèle fonctionnant à l’énergie fossile, sans trop de considération pour l’environnement et surtout pour les autres.

Avec deux inévitables arguments pour conserver ses mauvaises habitudes :

  • Oui, mais l’autonomie n’est pas encore au top.  Mais promis, quand ce sera la même autonomie que ma voiture diesel, alors là oui.
  • Oui, mais le coût est encore élevé.  Mais promis, quand ça ne coûtera pas plus cher, alors là oui.

Ma conclusion est un peu sévère mais j’en déduis que pour les gens qui tiennent ce discours – et c’est surtout des gens comme ça qu’on rencontre – l’environnement et la santé publique ne méritent aucun effort, aucune remise en question.  Et qu’à l’aune de ces deux exemples, ils se disent « prêts à changer leurs habitudes »… à condition de ne rien devoir changer.

L’immobilisme a de beaux jours devant lui.

Polleur payeur ou cochon payeur ?

Quand une activité ou un produit est nuisible, on doit l’interdire ou, à tout le moins, le taxer pour que par le biais du prix les gens s’en détournent. Ça favorise les comportements plus vertueux.

Les sacs plastiques, c’est l’archétype du produit jetable qui sert de déchet. Dans le meilleur des cas, un sac de supermarché peut être réutilisé comme poubelle, mais ça reste malgré tout un volume impressionnant (plusieurs milliards de sacs par an pour un pays de 11 millions d’habitants) et c’est un produit issu de la filière du pétrole. Les sacs plastiques belges finissent rarement dans l’océan, mais chez nous c’est souvent à l’incinérateur qu’on les retrouve, et forcément c’est la fête au CO2.

Bref, il y aurait urgence à réduire drastiquement ce produit (diviser sa production/consommation par 10, voire par 100, quitte à ne le laisser que pour des usages très spécifiques). Ce serait un premier pas pour protéger la planète. Car comment s’attaquer aux gros domaines environnementaux si on n’est même pas capables de régler un petit truc symbolique comme celui-ci ?

On pourrait interdire purement et simplement les sacs plastiques à usage unique. Et rapidement les gens trouveront des solutions : ils viendront avec leur cabas en toile ou sur roulettes, ils verront que transporter des petites courses dans un sac à dos ou un sac à main est tout à fait possible, ils auront toujours un sac en toile plié au font de leur poche. Bref, rien d’insurmontable, ça se fait en Allemagne, en Suisse ou dans plein de pays, et les habitants ne se sentent nullement malheureux ou opprimés par cela.

Sous nos contrées, les pouvoirs publics voient les choses autrement. Point d’interdiction, au nom d’une défense mal comprise du pouvoir d’achat. Au final, les supermarchés récompensent les clients qui utilisent un sac réutilisable en octroyant des points de fidélité.

Eh bien, ce n’est pas du tout la même chose. Les chiffres sont éloquents : la consommation de sac plastiques n’est pas du tout en baisse en Belgique. Répétons-le à nouveau : en matière d’environnement ou d’énergie, la carotte ne marche pas. Seul le bâton fonctionne pour avoir des résultats. Il faut frapper au portefeuille, ou interdire totalement. C’est certes moins vendeur électoralement. Nos enfants et petits-enfants porteront un jugement sévère sur notre myopie, voire notre cynisme dans ce domaine.

Une page de pub

— Avec quoi laves-tu ton site Web ?
— Bah, avec une poudre ordinaire et à 90°C, pourquoi ?

(avant) (après)