Voilà un débat bien sensible.
Certains parlent du point Godwin tandis que d’autres parlent d’un point Godwin. (*)
Dans le premier cas, il s’agit de dire que le point Godwin est le point de non-retour dans une discussion. Une sorte de palier. Lorsque la discussion s’envenime, un participant à court d’arguments commence alors à essayer de discréditer son adversaire et le compare avec l’action des Nazis (ou bien se lance dans des tirades comme : « Avec ce que vous proposez, ça revient à permettre d’exterminer toute une population »). Et on sait qu’à partir de ce point, toute poursuite de la conversation est vaine, c’est quasiment impossible d’avoir un débat serein et intelligent. Honte alors à celui qui le premier « a atteint le point Godwin », il est considéré comme le perdant moral de cette discussion.
Dans le second cas, les choses sont un peu différentes. On a toujours une discussion qui s’envenime et une référence plus ou moins franche aux atrocités nazies. Mais dans ce cas, on estime alors que la personne qui s’est avancé sur ce terrain « a gagné un point Godwin ». Je ne sais pas s’il existe des compétitions mais tout porte à croire que l’on peut gagner plusieurs points Godwin au cours du même débat, l’adversaire pouvant en gagner aussi. Mais les points Godwin, c’est comme les cartes au jeu de Mille Bornes, le but est d’en avoir le moins possible. Celui qui a eu plus de points Godwin que son adversaire est le perdant moral de la discussion.
L’abréviation du point Godwin est tout naturellement… le point G. C’est-à-dire le point de Gräfenberg. Ce gynécologue était non seulement allemand mais juif, et il a précisément dû fuir l’Allemagne pour se réfugier aux États-Unis en 1940. L’histoire ne dit pas si les épouses des dignitaires du IIIe Reich étaient très portées sur les plaisirs obtenus par la découverte des vertus du point G, sans doute que leurs maris étaient trop occupés à mener la guerre et organiser les camps, et puis… aïe, je pense qu’on s’aventure sur les terres très dangereuses du ou des points Godwin, donc restons-en là.
(*) On est d’accord qu’utiliser les catégories « certains » et « d’autres » sans fournir aucune source sérieuse, c’est très mauvais, mais je vous ferai poliment remarquer que Goebbels lui aussi reprochait ça aux gens, alors ne commencez pas.