Le français recèle de mots qui se complètent pour désigner l’inverse de l’autre : entrer/sortir, grand/petit, gauche/droite, vie/mort, créer/détruire, etc.
Et pourtant, certains mots ou expressions semblent nous forcer à ne voir une situation que sous un seul angle.
- Le cadet de mes soucis. Où se trouve l’ainé de mes soucis ? On constatera au passage que ledit cadet est parfois plus vieux que des soucis plus récents, mais passons.
- Je vous présente ma moitié. Mais elle, en parlant de son mari, ne dira jamais qu’il est son « double ».
- Quelqu’un a-t-il jamais prononcé la phrase qu’en ce moment il avait la tête à ça ?
- Peut-on mourir d’une bonne chute ?
- Le dernier des Mohicans. Très bien, mais a-t-on jamais identifié le premier des Mohicans ?
- Vous arrive-t-il de déclarer, en pensant au passé, que c’était la petite époque ?
- A-t-on déjà entendu quelqu’un, confronté à l’exposé d’un problème, déclarer qu’il en avait tout à foutre ?
- Et le gars qui n’en pense pas plus, qu’est-ce qu’il en dit ?
- Peut-on justifier des entorses aux règles en cas de force mineure ?
- Que trouve-t-on entre le premier et le 35e dessous ? Et peut-on être dans le 36e dessus ?
- A-t-on déjà inauguré quelque chose en petite pompe ?
- Peut-on dormir à la vilaine étoile ?
- Au décès de quelqu’un on annonce qu’il s’est éteint, mais on ne parle jamais de la naissance d’un enfant pour dire qu’il s’est allumé à cette date.
- On prend le petit-déjeuner mais c’est à quelle heure le grand-déjeuner ?
- Et être dans de vilains draps, c’est bien comme situation ?
- Les grands esprits se rencontrent. Tant mieux pour eux, mais a-t-on jamais théorisé si les petits esprits pouvaient eux aussi parfois se rencontrer ? Et est-ce qu’un petit peut rencontrer un grand ?