Notre réunion d’octobre 2019

** MEMBERS ONLY **

Le PV de notre réunion a été mis à disposition sur la plateforme. Merci à Willem et ses amis qui nous ont mis à disposition leur espace, et pour leur petite « surprise » (trop gentil, vraiment).

L’auto-gestion fonctionne désormais parfaitement, on a des comptes nickel et les campagnes recrutement et presse se déroulent comme convenu. On a également une nouvelle série en préparation dans la catégorie humour noir : on laisse bosser l’équipe à son rythme maintenant.

Notez bien les instructions pour la prochaine réunion. Le code de départ est 724 et vous devrez soustraire le nombre qui vous a été donné durant la réunion. Pour celles ou ceux qui n’ont pu être avec nous, c’est la procédure habituelle pour se mettre à jour.

Petit cours de manipulation élémentaire

Ça date un peu mais le propos est réutilisable.

En Allemagne, deux camps s’affrontent. D’un côté, ceux qui sont pour la réintroduction du loup dans le pays au nom de la préservation de l’espèce ou de la biodiversité, et de l’autre ceux qui veulent son interdiction, car c’est un prédateur qui s’attaque aux animaux d’élevage.

Pour orienter l’opinion publique et les décideurs politiques amenés à légiférer, rien de tel qu’une petite campagne à base d’images-chocs. Continue reading

Combien de fois, vraiment ?

Si des capteurs et un ordinateur avaient enregistré tous nos faits et gestes depuis notre naissance, ils auraient pu nous donner la réponse.

Car ce chiffre exact existe pour chacune de ces questions.  Mais il restera toujours un mystère pour nous.

  • Combien de pas avons-nous marché depuis notre naissance ?
  • Combien de fois a-t-on prononcé le mot « Maman » ?
  • Continue reading

Mourir en martyr ?

Ah, si grâce à un petit sacrifice, tout pouvait enfin changer ?

Certes, Brassens n’y croyait pas un instant quand il chantait Mourir pour des idées, mais imaginons, juste un instant que si. Cette idée est certainement déjà passé par la tête de nombreuses personnes militantes, de celles qui sont engagées corps et âme pour leurs idées et qui aspirent à de grands bouleversements du monde.

Imaginons alors que, dans une mise en scène soigneusement préparée et dont moi seul suis capable, je meure de manière grandiloquente, brutale, choquante, et que… subitement, l’électrochoc tant attendu dans la population se passe. Qu’à cris de « Plus jamais ça ! » les gens descendent dans la rue, que l’opinion publique se transforme et que les responsables politiques leur emboîtent le pas.

La société serait alors transformée et ce monde dont j’avais tellement rêvé pourrait enfin se réaliser. Enfin !

Eh bien, c’est justement de ça que je ne veux pas. Parce que ce ne serait pas juste !
J’ai tellement rêvé de ce jour-là que rien ne serait plus frustrant que de ne pas pouvoir le connaître de mon vivant. J’ai beau dire que mes aspirations d’un monde meilleur sont par pur altruisme et surtout pour mes enfants et pour les générations futures, au fond de moi j’ai également très envie de participer à la fête.

Et puis, frustration supplémentaire, se dire que le changement était si proche, si accessible, qu’il ne tenait « qu’à un seul mort ». Pourquoi moi ? Pourquoi pas quelqu’un d’autre ?

Désolé, mais prenez une autre personne pour servir de martyre. Moi je veux juste profiter des bénéfices. Et ne lui donnez pas ce texte à lire, ça lui donnerait des idées à elle aussi.

Cessez d’invoquer les « problèmes techniques »

« En raison d’un problème technique… » Cette expression peut servir à masquer tous les dysfonctionnements, mais elle a un incroyable côté pervers.

Elle sert le plus souvent à cacher la complexité des technologies utilisées pour la vie de tous les jours. Elle renforce l’idée que la technique est une forme de magie ou que les machines sont de grosses boîtes noires dont il serait vain de chercher à comprendre comment elles fonctionnent.

Ça a pour effet pervers de légitimer le point de vue de ceux qui vous sortent des « oh, moi je n’y comprends rien à tous ces trucs d’ordinateur », et ça encourage les gens à considérer normal d’être ignorant et d’être prêts à subir toutes les dominations et toutes les manipulations.

Et si on commençait déjà par nommer les problèmes correctement ?

« En raison d’un problème technique, votre réservation n’a pas pu être effectuée. » Magie ? Ou alors qu’on explique ce qui se passe : s’agit-il de règles (nombre de jours, nombre de personnes) qui n’ont pas été respectées, ou alors un problème d’ordinateur : le serveur de réservation est hors service, la connexion a été interrompue en raison d’un problème de réseau…

« En raison d’un problème technique, notre train partira avec 15 minutes de retard. » Magie ? Signalisation défaillante, surchauffe du moteur de la loco… Et si ça se trouve, c’est peut-être un problème humain qui n’a rien à voir avec la technique (par exemple le conducteur précédent a terminé son service et son remplaçant n’est pas encore là), mais qu’on masque habilement dans le fourre-tout des problèmes techniques pour que les gens ne commencent pas à questionner notre organisation…

En raison d’un problème technique, la suite de ce billet ne peut pas être affichée.

Dans les airs

Cher ami,
Quand j’étais au Japon, j’avais voulu t’apporter un objet. Mais j’ai dû le ramener en Europe.
Alors je l’ai pris avec moi au Brésil pour le remettre à mon pote australien. Il l’a repris chez lui, où il connaît un gars de Dubai, qui te le remettra lorsque vous vous verrez à Ankara très prochainement.
Cet objet est très beau, je l’avais acheté aux États-Unis. Il symbolise l’excès de transports aériens dans le monde.
Il y a écrit Made in China au dos.

Que de questions sans réponse ! Encore plus

C’est à se demander pourquoi…

  • Pourquoi, alors que le mélange noir+blanc donne-t-il du gris, la combinaison café+lait est-elle clairement de couleur beige ?
  • Pourquoi la ville finlandaise de Tampere n’a pas un climat tempéré ?
  • Pourquoi un voleur d’œufs irait s’encombrer d’un bœuf ? S’il veut des œufs, ne serait-ce pas mieux de voler plutôt une poule ?
  • Pourquoi dit-on « applaudir des deux mains » ? Je connais personne qui peut applaudir d’une main.
  • Pourquoi Amnesty International mène-t-il des campagnes contre la tortue ? C’est gentil, une tortue, pourtant.
  • Pourquoi, si on ne parle pas la langue de son interlocuteur et qu’on doit demander l’heure, on mime la question en montrant notre poignet, mais qu’on ne pointe jamais vers notre bas-ventre pour demander où sont les toilettes ?
  • Pourquoi en musique on trouve do juste en bas de alors que sur le corps humain c’est le contraire ?
  • Pourquoi la gravitation n’attire pas plutôt les objets vers le Soleil (bien plus puissant que la Terre, au point où il force même la Terre à tourner autour de lui) ?
  • Pourquoi les bébés ont-ils la taille idéale pour les découpeuses à pain dans les supermarchés ? Coïncidence ? Je ne pense pas.
  • Pourquoi Manneken-Pis urine-t-il autant alors qu’on ne le voit jamais boire ? Ne devrait-il pas consulter un médecin ?

Le langage des associations militantes

Petits trucs de langue pour faire passer vos idées.

Axe 1. Ce qu’on défend doit être anthropomorphe pour que les lecteur•rice•s s’identifient plus aisément

  • On ne réduit pas la largeur d’une rue, on l’ampute d’une bande.
  • Un grand immeuble va nécessairement défigurer un quartier.
  • S’il y a un chantier ou même des embouteillages, le quartier sera complètement asphyxié
  • Quelques arbres et on parlera de poumon vert d’un quartier.
  • On parlera du commerce qui est à l’agonie, rien de moins.
  • Un projet de tunnel ou de métro : on éventre la ville.
  • Et de manière générale tout projet que l’on combat risque de signer la mort de la qualité de vie d’un quartier, du commerce, de la vie associative, etc.

Axe 2. Le projet honni doit être paré de toutes les tares

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Et surtout une bonne santé, hein !

« Oui, et surtout une bonne santé, tu sais, car c’est très important la santé, aaah, toi tu es jeune, tu ne sais pas, mais crois-moi, je te le dis, le plus important, c’est vraiment d’avoir la santé, aaah si tu savais… »

Tu as raison, mais j’ai 22 ans, j’ai une santé de fer, je fais du sport, je mange sainement et je ne me déplace pas en voiture.  J’ai parfaitement compris l’intérêt d’avoir une bonne santé, et je fais tout pour la conserver.

Pourquoi donc chercher absolument à placer ta petite phrase ?  Elle ne m’apporte aucune information que je n’ai pas, et me la souhaiter ou pas Continue reading

Le fait-divers, les gens choqués et les journalistes à l’affût

Petit billet d’humeur pour dénoncer une dérive contemporaine.

Tout part d’une histoire dramatique et réelle.  Dans la petite localité wallonne de Tillet, un jeune homme de 19 ans est mort.  C’est une histoire triste, et on est d’accord que pour les parents du jeune homme la douleur doit être immense.

Les faits : comme le jeune homme était demandeur d’emploi, ses parents ont téléphoné au Forem – l’équivalent de Pôle Emploi en Wallonie – pour signaler le décès et le faire radier des listes.  Mais au Forem, quand on efface quelqu’un de la liste des candidats demandeurs d’emploi, ça génère automatiquement un courrier de confirmation à la personne.  Ce courrier confirme que la personne n’est plus sur la liste, mais l’invite à se réinscrire si plus tard elle change d’avis.  Ben oui, le système a été pensé pour le cas le plus probable de gens (vivants) qui se désinscrivent eux-mêmes.  Autre hypothèse plus plausible : il y a sans doute une option pour gérer le cas de gens décédés, et l’employé a tout simplement coché la mauvaise case.

Il est rayé des listes, c’est l’essentiel.  C’est juste très con de recevoir un courrier du Forem invitant le jeune homme à se réinscrire à l’avenir.  Pas de quoi en faire un fromage.

Ce qui m’interpelle, c’est ce qui vient ensuite.  C’est très révélateur d’un drôle d’état d’esprit sous nos contrées. Continue reading