Je veux bien faire des efforts mais…

En cette période du Salon de l’Auto, on reparle évidemment des dommages multiples causés par ce moyen de transport, mais aussi sur les voitures électriques, qui, à défaut de résoudre structurellement le problème, améliorent déjà la question du bruit et de la qualité de l’air (et rien que pour ne pas filer le cancer aux gosses, c’est déjà ça de pris).

Comme d’habitude, les gens viennent soulager leur conscience à coups de « promis, ma prochaine voiture sera électrique… enfin, je veux dire : la prochaine après celle que je vais acheter cette année. »  Et pour craquer alors pour un modèle fonctionnant à l’énergie fossile, sans trop de considération pour l’environnement et surtout pour les autres.

Avec deux inévitables arguments pour conserver ses mauvaises habitudes :

  • Oui, mais l’autonomie n’est pas encore au top.  Mais promis, quand ce sera la même autonomie que ma voiture diesel, alors là oui.
  • Oui, mais le coût est encore élevé.  Mais promis, quand ça ne coûtera pas plus cher, alors là oui.

Ma conclusion est un peu sévère mais j’en déduis que pour les gens qui tiennent ce discours – et c’est surtout des gens comme ça qu’on rencontre – l’environnement et la santé publique ne méritent aucun effort, aucune remise en question.  Et qu’à l’aune de ces deux exemples, ils se disent « prêts à changer leurs habitudes »… à condition de ne rien devoir changer.

L’immobilisme a de beaux jours devant lui.

Polleur payeur ou cochon payeur ?

Quand une activité ou un produit est nuisible, on doit l’interdire ou, à tout le moins, le taxer pour que par le biais du prix les gens s’en détournent. Ça favorise les comportements plus vertueux.

Les sacs plastiques, c’est l’archétype du produit jetable qui sert de déchet. Dans le meilleur des cas, un sac de supermarché peut être réutilisé comme poubelle, mais ça reste malgré tout un volume impressionnant (plusieurs milliards de sacs par an pour un pays de 11 millions d’habitants) et c’est un produit issu de la filière du pétrole. Les sacs plastiques belges finissent rarement dans l’océan, mais chez nous c’est souvent à l’incinérateur qu’on les retrouve, et forcément c’est la fête au CO2.

Bref, il y aurait urgence à réduire drastiquement ce produit (diviser sa production/consommation par 10, voire par 100, quitte à ne le laisser que pour des usages très spécifiques). Ce serait un premier pas pour protéger la planète. Car comment s’attaquer aux gros domaines environnementaux si on n’est même pas capables de régler un petit truc symbolique comme celui-ci ?

On pourrait interdire purement et simplement les sacs plastiques à usage unique. Et rapidement les gens trouveront des solutions : ils viendront avec leur cabas en toile ou sur roulettes, ils verront que transporter des petites courses dans un sac à dos ou un sac à main est tout à fait possible, ils auront toujours un sac en toile plié au font de leur poche. Bref, rien d’insurmontable, ça se fait en Allemagne, en Suisse ou dans plein de pays, et les habitants ne se sentent nullement malheureux ou opprimés par cela.

Sous nos contrées, les pouvoirs publics voient les choses autrement. Point d’interdiction, au nom d’une défense mal comprise du pouvoir d’achat. Au final, les supermarchés récompensent les clients qui utilisent un sac réutilisable en octroyant des points de fidélité.

Eh bien, ce n’est pas du tout la même chose. Les chiffres sont éloquents : la consommation de sac plastiques n’est pas du tout en baisse en Belgique. Répétons-le à nouveau : en matière d’environnement ou d’énergie, la carotte ne marche pas. Seul le bâton fonctionne pour avoir des résultats. Il faut frapper au portefeuille, ou interdire totalement. C’est certes moins vendeur électoralement. Nos enfants et petits-enfants porteront un jugement sévère sur notre myopie, voire notre cynisme dans ce domaine.

Une page de pub

— Avec quoi laves-tu ton site Web ?
— Bah, avec une poudre ordinaire et à 90°C, pourquoi ?

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