Ah, les bonnes résolutions…

Il y a certaines personnes pour qui c’est un rite sacré.

Le 1er janvier on remet tous les compteurs à zéro et c’est reparti pour une nouvelle année. Et il y a dans certains cas l’ambition de faire mieux, ou de s’améliorer. Ce qui est déjà un très bon point de départ : la véritable amélioration est toujours par rapport à soi-même (plutôt que de chercher d’être mieux que le voisin).

Chez beaucoup de gens, il s’agit souvent d’ambitions positives (faire plus de sport, mieux dormir, se mettre à la peinture ou à une quelconque activité qu’on a repoussé sans cesse), ou pour éliminer le négatif (arrêter de procrastiner, regarder moins la télévision ou les réseaux sociaux, etc.). Raison pour lesquelles on parle souvent de « bonnes résolutions ».

D’ores et déjà cela pose une première question : peut-on prendre de « mauvaises résolutions » de Nouvel An ? En déclarant que cette année on veut être plus stressé, prendre du poids, vivre comme un porc et arrêter de faire le ménage, que ce soit encore plus le bordel dans les objets de la maison, se mettre à la malbouffe, etc.

Ensuite, si on est une organisation comme l’ONU, qui prend régulièrement des résolutions. Est-ce qu’on en ajoute une petite supplémentaire le 1/1, comme ça, vite fait ? Par exemple pour demander d’arrêter les guerres, ou au moins de se fixer jusqu’à la fin de l’année pour y parvenir.

Autre axe de réflexion : une résolution de Nouvel An est très rarement quelque chose qui a vocation à être exécutée uniquement sur l’année. En général, c’est quelque chose qu’on veut garder dans sa vie. On imagine mal quelqu’un décider de se mettre à la peinture le 1/1, faire tous les apprentissages tout au long de l’année, créer une toile, puis une autre, rectifier le trait, améliorer la précision, puis déclarer solennellement au soir du 31/12 : « Voilà, c’est bon, je l’ai fait, j’ai vu que j’adorais ça et qu’en plus j’avais du talent. Eh bien, désormais, je jette mes pinceaux et je ne peins plus rien. » Ou pour ceux qui ont souhaité maigrir de s’autoriser à reprendre les kilos péniblement perdus.

Enfin, sachez que la question a déjà été étudiée, pour mesurer chez des gens quel était leur capacité à tenir toute l’année avec leurs résolutions auto-proclamées. Le résultat des études est sans appel : chez une grosse majorité de gens tout dégringole après quelques jours ou quelques semaines, avec une sorte de point de bascule terminal à la fin de la troisième semaine chez les plus tenaces. Notez déjà le rendez-vous dans votre agenda, à votre convenance entre le 21 et le 23 janvier. Vous pourrez reprendre votre papier de début d’année et vous rendre compte que vous avez déjà cessé quasiment tout ce que vous y aviez claironné. On en voit même qui renient leurs résolutions, se dédouanant habilement au motif qu’un engagement pris un lendemain de fête où on n’avait probablement pas les yeux en face des trous, ne vaut certainement pas grand-chose. Et pour les résolutions même pas entamées, ils peuvent toujours se rassurer à bon compte en se rappelant qu’il reste encore un peu plus de 11 mois pour entamer la liste et que s’ils accomplissent quelques foulées début mai quand il commencera à faire beau, eh bien c’est suffisant pour cocher la case « Se mettre au sport ».

Bon, il existe quand même quelques moyens d’y arriver : ne pas se fixer un objectif trop ambitieux ou qui implique un changement trop radical, et ça marche souvent mieux si on a écrit les objectifs et si ses proches sont au courant (eh oui, nous sommes des animaux sociaux et la discipline arrive dans ce cas par crainte du jugement des autres), le mieux étant même de s’y mettre en groupe en créant une émulation permanente.

Pour finir, et puisque vous lisez probablement ceci sur un écran, je vous propose le nombre suivant : 3 840 × 2 160, ce qui fait 8,3 millions de pixels. Certes, on trouve sans doute mieux ailleurs, mais c’est déjà une bonne résolution, ça.

Passez une bonne année quand même !