Category Archives: Opinions

Mais pourquoi pleurent-ils ?

Quand je repense à ce qu’on laissera à nos enfants :

  • un monde encore loin de la paix, et ça s’aggrave
  • le changement climatique, et ça s’aggrave dans l’indifférence de la plupart des gens
  • la réduction des libertés, et ça s’aggrave
  • le retour des fondamentalismes religieux
  • les populistes au pouvoir dans plusieurs pays occidentaux

Je comprends pourquoi les bébés pleurent à la naissance.

La journée sans obésité

Imaginons un monde où le problème principal est l’obésité.

80 % de la population est en surpoids, l’obésité cause de réels problèmes aux individus, et, s’accompagnant d’un sédentarisme massif, elle génère des maladies cardio-vasculaires, des décès prématurés, mais aussi des répercussions pour le reste de la société : les gens achètent énormément de nourriture, génèrent des déchets, etc. Les personnes qui font attention à leur alimentation, font de l’exercice, etc. sont très minoritaires.

Tout ceci est volontairement simplifié et caricatural, mais c’est pour mieux comprendre le propos (c’est une fable).

Un jour, le gouvernement trouve que ce serait bien de lutter contre cette obésité, qui est un réel problème, mais est tiraillé dans son ambition Continue reading

N’oublie jamais la loi de Poe !

La Loi de Poe, se définit comme suit :

  • Sur Internet, il est impossible de faire la différence entre un propos outrancier et une exagération à des fins de parodie.

Pensez-y, surtout sur les forums ou les réseaux sociaux. Dès que c’est subtil, ça vole trop haut pour certains et c’est la guerre assurée, les gens qui crient au « dérapage », qui vous incendient, réclament votre tête, etc.

Comme le dit très bien un récent billet sur le Framablog : « Ne pourrait-on pas vivre et laisser vivre ? Peut-on passer à autre chose ? »

La programmation, uniquement pour les initié•e•s ?

Petite réflexion en passant.  Souvent, on me dit que programmer un ordinateur, c’est difficile, c’est vraiment pour des personnes hyper pointues, etc. et qu’il est normal de diviser le monde entre deux classes hermétiques : les gens qui savent programmer les ordinateurs et les autres, qui exécutent passivement les outils qu’on leur fournit.

Il faut bien sûr faire preuve de nuance, mais je vois un parallèle avec au moins deux exemples de la vie courante : Continue reading

Les végans ont encore frappé

Incroyable !

Moi qui pensais avoir enfin trouvé une blague complètement inoffensive, qui ne risque de « choquer » personne, aucune croyance, aucune minorité, aucun stéréotype…

Celle des deux œufs dans le frigo, qui bavardent :
— Brrr, il fait quand même froid ici !
— Aaaaah !!! sursaute l’autre. Un œuf qui parle !

Eh bien, voilà. Ce matin, deux mails assassins de militants végans, qui nous expliquent que ce n’est pas bien de manger des œufs, qu’on fait l’apologie de l’exploitation des animaux, et tout. Et le pire, c’est que beaucoup de nos membres sont eux-mêmes végans et ont une totale sympathie pour leur cause. Mais là, on ne faisait aucune apologie, juste une blague idiote.

Bon, ça va, la prochaine fois on cherchera des blagues mettant en scène des cailloux. Ah non, on risque d’avoir des amis de la Terre sur le dos…

Tous à poil à l’aéroport ?

Pour bien commencer l’année, un petit passage par l’aéroport.

Il y a une vingtaine d’années, j’avais toujours un couteau suisse dans la poche (c’est super pratique), je le tendais aux gardes de sécurité, et on me le rendait avec le sourire en me souhaitant bon voyage.

Aujourd’hui, avec une mini-bouteille de 125 ml d’eau je suis considéré comme un dangereux terroriste.  L’interdiction des liquides dans les avions est l’illustration la plus criante de la paranoïa absurde.  Et comme désormais elle fait la fortune des aéroports, via les loyers payés par les magasins qui vous vendent l’eau au prix du champagne en zone contrôlée, on a désormais un lobby bien implanté pour ne plus jamais revenir en arrière.
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Refaire une ville à l’ancienne ?

Étrange manie que de vouloir mettre des pavés à l’ancienne et de vieux lampadaires du XIXe siècle dans la ville contemporaine.

Oui, évidemment, c’est joli pour recréer l’ambiance de l’époque, mais :

  • Les panneaux de signalisation routière, les feux tricolores, les marquages routiers et bien évidemment les bagnoles aux formes arrondies et de toutes les couleurs, ça dénature quand même pas mal.
  • Les gens habillés en jeans, qui font des selfies, sur un décor ancien, c’est moyen également.

Bref, l’idée est louable mais le mélange est un peu de mauvais goût.  Et loin de moi l’idée de réclamer une ville moderniste qui renierait son passé.

Je veux bien faire des efforts mais…

En cette période du Salon de l’Auto, on reparle évidemment des dommages multiples causés par ce moyen de transport, mais aussi sur les voitures électriques, qui, à défaut de résoudre structurellement le problème, améliorent déjà la question du bruit et de la qualité de l’air (et rien que pour ne pas filer le cancer aux gosses, c’est déjà ça de pris).

Comme d’habitude, les gens viennent soulager leur conscience à coups de « promis, ma prochaine voiture sera électrique… enfin, je veux dire : la prochaine après celle que je vais acheter cette année. »  Et pour craquer alors pour un modèle fonctionnant à l’énergie fossile, sans trop de considération pour l’environnement et surtout pour les autres.

Avec deux inévitables arguments pour conserver ses mauvaises habitudes :

  • Oui, mais l’autonomie n’est pas encore au top.  Mais promis, quand ce sera la même autonomie que ma voiture diesel, alors là oui.
  • Oui, mais le coût est encore élevé.  Mais promis, quand ça ne coûtera pas plus cher, alors là oui.

Ma conclusion est un peu sévère mais j’en déduis que pour les gens qui tiennent ce discours – et c’est surtout des gens comme ça qu’on rencontre – l’environnement et la santé publique ne méritent aucun effort, aucune remise en question.  Et qu’à l’aune de ces deux exemples, ils se disent « prêts à changer leurs habitudes »… à condition de ne rien devoir changer.

L’immobilisme a de beaux jours devant lui.

Polleur payeur ou cochon payeur ?

Quand une activité ou un produit est nuisible, on doit l’interdire ou, à tout le moins, le taxer pour que par le biais du prix les gens s’en détournent. Ça favorise les comportements plus vertueux.

Les sacs plastiques, c’est l’archétype du produit jetable qui sert de déchet. Dans le meilleur des cas, un sac de supermarché peut être réutilisé comme poubelle, mais ça reste malgré tout un volume impressionnant (plusieurs milliards de sacs par an pour un pays de 11 millions d’habitants) et c’est un produit issu de la filière du pétrole. Les sacs plastiques belges finissent rarement dans l’océan, mais chez nous c’est souvent à l’incinérateur qu’on les retrouve, et forcément c’est la fête au CO2.

Bref, il y aurait urgence à réduire drastiquement ce produit (diviser sa production/consommation par 10, voire par 100, quitte à ne le laisser que pour des usages très spécifiques). Ce serait un premier pas pour protéger la planète. Car comment s’attaquer aux gros domaines environnementaux si on n’est même pas capables de régler un petit truc symbolique comme celui-ci ?

On pourrait interdire purement et simplement les sacs plastiques à usage unique. Et rapidement les gens trouveront des solutions : ils viendront avec leur cabas en toile ou sur roulettes, ils verront que transporter des petites courses dans un sac à dos ou un sac à main est tout à fait possible, ils auront toujours un sac en toile plié au font de leur poche. Bref, rien d’insurmontable, ça se fait en Allemagne, en Suisse ou dans plein de pays, et les habitants ne se sentent nullement malheureux ou opprimés par cela.

Sous nos contrées, les pouvoirs publics voient les choses autrement. Point d’interdiction, au nom d’une défense mal comprise du pouvoir d’achat. Au final, les supermarchés récompensent les clients qui utilisent un sac réutilisable en octroyant des points de fidélité.

Eh bien, ce n’est pas du tout la même chose. Les chiffres sont éloquents : la consommation de sac plastiques n’est pas du tout en baisse en Belgique. Répétons-le à nouveau : en matière d’environnement ou d’énergie, la carotte ne marche pas. Seul le bâton fonctionne pour avoir des résultats. Il faut frapper au portefeuille, ou interdire totalement. C’est certes moins vendeur électoralement. Nos enfants et petits-enfants porteront un jugement sévère sur notre myopie, voire notre cynisme dans ce domaine.